vendredi 9 février 2024

Le test de Suicide Squad : Kill the Justice League sur PS5

C’est un titre que l’on attendait depuis de longs mois (voire de longues années), car l’expertise de Rocksteady Studios n’est plus à démontrer en matière de jeu action-aventure. En faisant des super-méchants de DC les héros de leur nouveau titre AAA, le studio inverse les rôles, bouscule les codes et injecte une bonne dose d’humour pour un résultat percutant et prenant. C’est avec un code fourni par l’éditeur que l’on a suivi la Force Task X dans sa mission de tuer la Ligue de Justice. On a testé Suicide Squad : Kill the Justice sur PS5, voici notre verdict…

SOMMAIRE

1. Pourquoi autant de haine ?
2. Un nouveau chapitre dans le Multivers DC
3. Un jeu qui a son style et qui se démarque
4. Une montée en puissance indéniable
5. Un grand jeu qui met une grande claque

Pourquoi autant de haine ?

Quand on voit le « squad bashing » qui s'est propagé depuis le début de l'accès anticipé du jeu (trois jours avant le Day One), avec des professionnels frustrés de ne pas avoir eu leur code pour tester le jeu avant la sortie, on se dit que cette frénésie n’est pas méritée, car le jeu est force de proposition et que la balance entre les pour et les contre penche vertigineusement du côté du bon. On a du mal à imaginer qu’une personne lambda, faisant preuve d’objectivité (pour ne pas dire d’impartialité) n’a pas vu cela. Il est clair que le manque de neutralité (avec une rancœur qui transpire dans les nombreux tests négatifs du jeu) a grandement influencé certaines critiques. Un sentiment d’autant plus flagrant quand on met en perspective les critiques de Suicide Squad : Kill the Justice avec celles de jeux encensés : il n’y a rien de cohérent.

« On sent bien que de la rancœur transpire dans les nombreux tests négatifs du jeu »

On le reconnaît, le jeu n'est pas exempt de défauts, comme le manque d'originalité des quêtes, mais mettre cela en avant, baser son verdict (sa note) sur ce seul critère, ce n’est pas faire preuve d’objectivité. Quand, à côté de cela, les qualités du jeu sont plus que nombreuses, on a du mal à comprendre ce bashing. Ou plutôt, si, on comprend que, comme un petit enfant qui n’a pas eu son jouet, il fait un caprice. Ce n’est pas la première fois qu’un jeu croule sous les avis négatifs sans que cela ne soit vraiment fondé. C’est récurrent dans l'exercice que représente la critique, car oui, le test d’un jeu est une critique quand celui-ci ne répond pas à des critères stricts et définis qui permettent d’établir une « grille d’éléments » pour évaluer scrupuleusement chaque jeu vidéo. 

Un nouveau chapitre dans le Multivers DC

Bien décidé de pérenniser l’héritage de la série des jeux vidéo Arkham, Rocksteady Studios s’est appliqué à développer un scénario original qui a pleinement sa place dans l’univers DC. Suicide Squad : Kill the Justice League se déroule cinq ans après les événements de Batman : Arkham Knight, mais cette fois, le chevalier noir fait place à quatre méchants emblématiques (Harley Quinn, Deadshot, Captain Boomerang, King Shark) recrutés par Amanda Waller pour renforcer sa Task Force X qui a pour dessein de mettre à genoux les plus grands super-héros DC. La Justice League n’est plus celle que l’on a connue, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis que Brainiac a mis sous son emprise Superman, Batman, Green Lantern et Flash. Il est donc le grand méchant du jeu, celui que les quatre engagés « forcés » vont devoir contrer pour qu’il ne transforme pas la Terre en la nouvelle Colu, sa planète d’origine. Pour être certaine que la Task Force X collabore sans broncher, Waller leur a implanté un explosif mortel dans leur tête. Ils n’ont plus d’autres choix, ils vont devoir tuer la Justice League, s’ils ne veulent pas mourir avant…

« Pour contrer les plans de Brainiac, Amanda Waller sort le grand jeu en recrutant Harley Quinn, Deadshot, Captain Boomerang et King Shark pour affronter la Justice League »

En choisissant de mettre sur le devant de la scène quatre antihéros, quatre méchants connus pour leur côté barjot et qui ne rentrent pas dans les cases, le jeu a voulu, d’entrée, se démarquer de l'affiliation « Arkham ». Une différenciation qui passe par le choix de ces nouveaux « héros », mais aussi par le côté politiquement incorrect de leur personnalité. En effet, ils jurent, ils ont un langage grossier (quand ils ne font pas des doigts) et, pour couronner le tout, ils sont animés de mauvaises intentions : ce qui est absolument jouissif. À côté de cela, le scénario s’inscrit parfaitement dans le Multivers DC. C’est prenant du début à la fin et il nous réserve un combat d’anthologie (qui fait date) entre un super-héros et une super-héroïne. Et que dire du sort réservé au Chevalier Noir ? C’est inattendu (dans la façon dont cela se passe), c’est intense, fort en émotion et ça ne laisse pas indifférent, mais ça résume parfaitement l’ambiance du jeu.

Un jeu qui a son style et qui se démarque

Une scène qui a fait un tollé. Certains n’ont pas compris et n’ont pas accepté que l’on maltraite les super-héros qui, en l’état, sont quand même sous l’emprise de Brainiac , donc ils ne sont plus eux-mêmes : Une tempête dans un verre d’eau. Ce n’est pas une première. Dans les différents univers de DC, ce n’est pas la première fois que cela arrive. Il faut simplement remettre en perspective le jeu et arrêter de s’énerver pour un rien. Si on considère l’ultime scène de Batman, elle s’inscrit légitimement dans le scénario. Suicide Squad : Kill the Justice League bénéficie d’une histoire solide, prenante, déroutante, tout ce qu’il faut pour accrocher le joueur. Mais ce n’est pas tout, les dialogues sont des plus savoureux. On a beaucoup ri, surtout dans les échanges entre la TFX et Amanda Waller qui apparaît tout aussi (et peut-être même plus) barjot que les membres de la Suicide Squad.

« Le jeu n’aurait pas été le même si Amanda Waller n’avait pas pété son câble »

Elle est un personnage à part entière, qui nous guide au long des missions de jeu, mais que l’on retrouve régulièrement au QG et qui a même son moment de gloire quand elle les rejoint sur le terrain. L’avoir mise en avant est l’un des points forts du jeu, tout comme l’est l’alchimie entre les quatre renégats qui finissent par s’apprivoiser pour travailler main dans la main. Les personnages ont vraiment bien été écrits. Le jeu se montre sombre à certains moments, mais il est aussi souvent léger et politiquement incorrect et ces quatre super-méchants deviennent, petit à petit, des antihéros qui appellent la sympathie. On a pris beaucoup de plaisir à jouer avec eux, car, comme leur caractère, le gameplay de chacun est différent, ce qui permet de jouer en coop : la vraie force du jeu.

Une montée en puissance indéniable

En octobre 2022 sortait Gotham Knights (lire notre test), un jeu également signé Rocksteady qui marchait sur les traces de la série Arkham. Le jeu s’était démarqué en proposant quatre super-héros qui prenaient la relève de Batman et proposait un mode coop à deux. Ici, l’idée a été poussé plus loin. Dans Suicide Squad : Kill the Justice League, on peut jouer en solo (l’IA prenant en charge les trois autres personnages), mais c’est surtout en coop à quatre que l’expérience prend tout son sens. Chacun incarne un des personnages et comme ils ont leur propre style de combat et leur propre façon de se déplacer, chacun trouvera chaussure à son pied. En début de partie, il ne faut pas hésiter à tester chaque personnage pour trouver celui qui correspondra le mieux à son style de jeu. La synergie des gameplays fait que l’escouade devient vite redoutable dans des affrontements qui peuvent donner du fil à retordre. Le gameplay est assez classique pour le genre. La particularité est d’avoir quatre personnages, qui ont leurs propres armes améliorables, leur propre arbre de compétences à composer pour qu’ils gagnent en puissance, car il y a une véritable progression des plus appréciables.

«  Rocksteady a fait les bons choix pour construire un gameplay nerveux »

Pour gagner des niveaux, Waller te conseillera régulièrement d’enchaîner les missions avant le prochain chapitre de l’histoire. Ce sont ces quêtes qui deviennent redondantes, car elles varient peu et que les ennemis sont toujours (plus ou moins) les mêmes. Pour casser la monotonie de l’exercice, on en a profité pour utiliser les autres personnages qui nous ont fait découvrir de nouvelles sensations et comme Metropolis est un vaste terrain de jeu en monde ouvert, on a pris beaucoup de plaisir à sillonner la ville, comme on le faisait à New York avec Spider-Man. Le but du jeu est de tirer dans le tas pour affaiblir Brainiac et, en bon looter shooter, Suicide Squad : Kill the Justice League va combler les amateurs du genre avec son lot d’armes et d’équipement attribué de façon procédurale. Rocksteady a fait les bons choix pour construire un gameplay nerveux, combiné aux déplacements d’une vitesse fulgurante.

Un grand jeu qui met une grande claque

Le jeu atteint des sommets dans son aspect visuel. On a été bluffé par la plastique des visages, par la finesse du grain de peau, par la véracité des regards perçants avec des pupilles détaillées (à la limite du photoréalisme) et des expressions d'une incroyable véracité pour un résultat d'un réalisme bluffant. Oui, le jeu est très beau visuellement parlant, les cinématiques sont dignes d’un film. Le jeu nous en met plein les yeux et fait honneur aux capacités qu’offrent les consoles next gen. On n’oublie pas les sensations provoquées par la DualSense avec le retour haptique et les gâchettes adaptatives, qui font le job. Les déplacements sont d’une incroyable fluidité. Et puis il y a Metropolis.

« Suicide Squad : Kill the Justice League se situe dans le haut de la production vidéoludique actuelle »

Rocksteady a su créer une ville construite verticalement ce qui permet d’effectuer des plongeons vertigineux. Certes, elle n’est pas aussi belle que le New York de Marvel’s Spider-Man 2, mais le design, les couleurs et les lumières sont un véritable écrin pour Suicide Squad : Kill the Justice League. Si on ne s’arrête que sur le côté technique, on a du mal à comprendre les mauvaises notes que le jeu a récoltées. Oui, il y a bien eu une campagne de bashing, alors que le titre se situe dans le haut de la production vidéoludique actuelle, et c’est regrettable, ne serait-ce que pour le travail monstrueux accompli par les développeurs de Rocksteady. Il serait dommage de s’arrêter aux critiques trouvées sur la toile, la meilleure façon de juger un jeu est de le tester soi-même, manette en main : ça ne changera jamais.

L’HISTOIRE : 5/5
IMAGE ET SON : 5/5
GAMEPLAY :4/5
L’AVIS GÉNÉRAL  : 4/5
[ LA NOTE : 18/20 ]

Pour en savoir plus, mate la vidéo de Suicide Squad : Kill the Justice League

> Suicide Squad : Kill the Justice League
un jeu Warner Bros. Games
sur PS5, Xbox Series X|S et PC
déjà dispo.

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