vendredi 26 avril 2024

Le test de Stellar Blade sur PS5

Cette nouvelle exclusivité PS5 a très vite fait parler d’elle pour la qualité graphique de ses trailers. Mais l’esthétisme, ça ne fait pas tout, c’est pour cela qu’on s’est lancé dans la lutte d’Eve contre les Naytiba dans le jeu d’action aventure concocté par le studio coréen Shift Up. C’est avec un code fourni par l’éditeur que l’on a découvert si Eve pouvait devenir la sauveuse de l’humanité. On a testé Stellar Blade sur PS5, voici notre verdict…

SOMMAIRE
1. Eve et Adam pour sauver l’humanité
2. La forme est ultra soignée, le fond un peu moins
3. L’efficacité d’un gameplay musclé
4. La dernière tentation vidéoludique
5. Pourquoi on aime Stellar Blade ?

Eve et Adam pour sauver l’humanité

En entrant dans l’univers de Stellar Blade, on fait le constat que la Terre n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis que les Naytiba, des extraterrestres, ont débarqué un beau jour sur notre bonne vieille Terre avec de très mauvaises intentions. Cette invasion a été la raison de la fuite des humains, chassés et contraints de s'exiler ailleurs dans des colonies orbitales. Pourtant, tout espoir n'est pas perdu. Sur terre, à Xion (le dernier bastion de l'humanité) où est regroupé une poignée de résistants qui ne veut pas baisser les bras et qui a toujours espoir de reprendre le contrôle de la Terre. Cette reprise ne se fera pas sans mettre une bonne raclée à la vermine extraterrestre. L'aventure commence, quand le 7e escadron aéroporté est envoyé sur Terre pour continuer la bataille. Parmi les soldats, se trouve Eve, une guerrière qui, comme ses frères et sœurs d'armes, n'a de cœur que d'accomplir sa mission. La sienne, c'est de battre le Naytiba Alpha. Sauf que la mission est un échec et qu'elle est la seule survivante du crash de leur vaisseau.

« Shift Up sort le grand jeu pour nous tenter avec Eve et Adam aux commandes »

Elle est sauvée par Adam, un survivant qui vit toujours sur terre et qui l’accompagne dans son périple sur cette Terre au paysage postapocalyptique, épaulée par un robot qui lui permet de communiquer avec Adam. Par la suite, elle rencontre Lili, une ingénieure du 5e escadron aéroporté. À mesure qu'ils vont progresser et enchaîner les combats, on découvre les véritables tenants et aboutissements de l'histoire. L'équipe de Shift Up s’est appliquée à soigner le récit afin de proposer un univers narratif prenant, pour peu qu'on soit happé par ce que l’on nous raconte. On ne peut qu’applaudir cette initiative, car c'est ce qui fait la force d'un jeu et ce qui permet de compenser certaines faiblesses. On souligne l'effort, même s’il y a des facilités et que le tout est très cousu de fil blanc, c’est très prévisible. Mais on ferme les yeux sur ces aspects. Pour un premier jeu c'est très prometteur, surtout que visuellement, il nous en met plein les yeux.

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La forme est ultra soignée, le fond un peu moins

Indéniablement, la force du jeu réside dans sa beauté et la maîtrise technique dont fait preuve Shift Up. Le jeu est bien réalisé, il n’y a rien à redire, mais l’on trouve qu’il manque un quelque chose, ce X Factor, pour donner une âme à cet univers, pour que le fond soit à la hauteur de la forme. C'est valable pour les décors, qui ne sont pas si bien pensés que ça intra-muros ou dans ses paysages désertiques qui ne reflète un monde apocalyptique caricatural. Il y a de la maîtrise, mais il manque un brin de savoir-faire pour créer un lore digne de ce nom. Du côté du character design, on a passé un cap en matière de réalisme. La modélisation est parfaite, c'est plein d'expressions sur le visage, pourtant, à certains moments, ça ne nous parle pas, car ça reste figé. C'est là qu'on se dit que la technique ne fait pas tout.

«  La modélisation des personnages et des monstres est au top, par moment l'ambiance est très gore, c'est flippant »

Oui, le jeu est, globalement, très beau. Techniquement, il utilise pleinement les capacités de la PS5 sans compter que le jeu est développé sur l’Unreal Engine 4. Le résultat se voit à l'écran dans les détails, les particules, les conditions climatiques, les textures, les lumières et on en passe. Cela en jette, globalement, mais ça ne fait pas tout et ça ne garantit pas une immersion dans le jeu, dans le lore qui est proposé. Un exemple, qui intervient dès le début et ce n'est jamais très bon signe, car c'est le genre de détail sur lequel on va bloquer, et qui va faire en sorte qu’on s’arrête sur d'autres qui vont nous gêner par la suite. C’est le cas du vent dans les palmiers, qui bougent beaucoup, beaucoup beaucoup trop pour être réalistes, surtout quand Eve et sa tignasse (qui a des comportements bizarres par moments) sont à côté et que pas un seul cheveu ne bouge. C'est beau, oui, mais ça manque de réalisme et ça manque d’originalité pour se démarquer des autres jeux, par exemple les camps de repos qui sont clairement inspirés par ceux de la trilogie Remake de Final Fantasy VII).

« Shift Up sort le grand jeu pour nous tenter avec Eve et Adam aux commandes »

Du côté de la bande-son, on applaudit à deux mains, tout est doublé en français les voix sont bien choisies, et côté ambiance sonore, il n'y a rien à redire non plus : le tout est magnifié par une bande originale très inspirée, elle est parfaite, avec ses accents à la NieR et à Final Fantasy XIII. Certains trouveront les morceaux redondants, mais on les a appréciés, car on est client de ce style. Du côté de la DualSense, Shift Up s'est appliqué à utiliser les fonctions de la manette sans fil, juste ce qu'il faut, sans trop en faire : c'est tout ce que l'on aime.

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L’efficacité d’un gameplay musclé

Stellar Blade est un jeu au gameplay qui mixe l’action, l’exploration, les phases de plateforme et le tir à la troisième personne. Mais le gros du système repose sur les combats qui vont se montrer durs, exigeants et punitifs au début du jeu. On n’a pas le choix si on ne veut pas lâcher la manette, il faut apprendre comment le système fonctionne, comprendre les patterns des ennemis et, en aucun cas, zapper l’esquive et la parade. Si tu es un joueur qui s'applique à les manier dans les autres jeux vidéo, tu vas être comme un poisson dans l'eau, car c'est la solution ultime (pour ne pas dire principale) pour sortir victorieux des affrontements qui peuvent se montrer revêches. Pour les autres, ceux qui préfèrent faire le plein de potions ou compter sur leurs partenaires guérisseurs afin de foncer tête baissée en espérant que ça passe, ils vont se prendre un mur et ils devront revoir leur façon de jouer. C'est une prérogative, car sans cela, l'expérience de jeu va être très compliquée. Pire, elle risque d'en écœurer plus d'un. Donc, quitte à galérer (souffrir diront certains) le mieux est de s’essayer à la pratique du contre et de l'esquive et de la maîtriser. Ça va demander du temps, mais ça sera bénéfique pour leurs prochaines parties, et pas que pour Stellar Blade. Il faut voir ça comme un grand tutoriel pour améliorer sa façon de jouer et d’appréhender le jeu.

« On n’a pas le choix si on ne veut pas lâcher la manette, il faut apprendre comment le système fonctionne »

Pour se faciliter la tâche, il ne faut pas hésiter à acheter des aptitudes de survivantes dans l'arbre de compétences. Ça permet d'augmenter la fenêtre des contres, ce qui n’est pas du luxe. Plus on avance, plus on renforce les aptitudes du personnage. Il devient donc plus facile de maîtriser le gameplay. Le jeu sait nous donner des coups de pouce en proposant, par exemple, dans les options d'accessibilité, le guidage pendant les combats. Cette option s'avère très utile au début pour se familiariser avec le gameplay. Tu l’auras compris, les combats de Stellar Blade demandent de la finesse et de la vigilance, car les actions demandent à être placées à la milliseconde près. Mais en jouant de l’esquive et du contre, on arrive à déstabiliser l’ennemi et lui asséner un coup spécial qui lui fait de gros dégâts. Globalement, il est nécessaire d’observer les ennemis, car le bestiaire est varié, tant au niveau du style que de la façon de les appréhender, donc d’en venir à bout. Le personnage gagne en puissance grâce aux points de compétences qui servent à alimenter les cinq arbres de compétences que le jeu propose. Il convient de porter aussi un soin particulier à l’équipement et surtout des Exospines, qui permettent de définir son style de combat. Il ne faut pas hésiter de s’en équiper (jusqu’au nombre de deux) et de les améliorer. Cependant, ne compte pas sur les tenues pour te donner des bonus ou des compétences spéciales, elles ne sont qu’accessoires. Pour le reste du gameplay, découverte de coffres, énigmes, quêtes secondaires et exploration de zones plus ou moins grandes, plus ou moins ouvertes, constituent l’autre facette du gameplay, qui se veut assez classique.


La dernière tentation vidéoludique

Le jeu souffle le chaud et le froid. On a été emballé par le côté technique, moins par la narration. Mais ce qui nous a le plus posé de problème, et qui a desservi le jeu dans sa globalité, c’est la représentation de l’héroïne. Le problème n’est pas de savoir si les tenues d’Eve ont trop peu, ou ce qu’il faut de tissu, ou quelle est la quantité suffisante pour qu’elles soient décentes, mais c’est la façon dont Eve est utilisée et l’image que cette utilisation renvoie. Le fait que, systématiquement, la caméra se recentre sur les fesses de l’héroïne est problématique. Tout est fait pour que le regard du joueur soit attiré par ces deux tâches lumineuses au centre de l’écran, dues à la matière de la tenue/seconde peau d’Eve qui absorbe la lumière pour mieux la restituer. En plus, le phénomène est accentué par la caméra placée en semi-contre-plongée. Ainsi, il est difficile de voir autre chose. Pour en rajouter, durant les acrobaties qu’elle fait lors des combats, sa petite culotte est visible. On passera rapidement sur sa façon lascive de marcher et du mouvement de sa poitrine « un peu » trop exagéré : ça fait beaucoup de choses pour être fortuit, ça fait beaucoup de choses pour ne pas parler de ces choix délibérés et assumés, mais qui, pour nous, ont été contre-productifs. On ne remet pas en question la liberté de créer de l’équipe de développement, c’est leur choix. On comprend que c’est culturel, mais rien n’empêche d’évoluer sur la question en oubliant des « artifices » vieux de 20 ans, voire plus. C’est juste qu’autant de signaux nous ont complétement sortis de l’action et fait baisser notre intérêt pour le jeu, car ça a été un frein à notre immersion dans le l’univers de Stellar Blade.

« La beauté ne fait pas tout et, en matière d’héroïne badass, on préfère Aloy ou Abby »

Du coup, on a été incapable de s’identifier, de faire preuve d’empathie et encore moins d’affection pour l’héroïne. Non, on n’a pas trouvé Eve charismatique et ce n’est pas seulement du fait des dialogues qui auraient mérité une meilleure écriture. La beauté ne fait pas tout et, en matière d’héroïne badass, on préfère mille fois Aloy d’Horizon ou Abby de The Last of Us Part 2. Pour nous, c’est une vision archaïque de l’héroïne, (beaucoup) trop sexy. Ça fonctionnait dans les années 90, ça ne passe plus, et ça vaut aussi pour la narration qui est loin des standards attendus en 2024, car prévisible et simpliste. Comme on le disait, la beauté ne fait pas tout. Ça place juste la barre haute, aussi haute que les attentes des joueurs, et comme le résultat n’est pas au rendez-vous, la chute est d’autant plus brutale. On aurait aimé un jeu moins beau, mais plus travaillé au niveau de l’histoire et de la profondeur des personnages, surtout que le système de jeu est solide et offre une expérience bien ficelée : c’est juste dommage. Shift Up maîtrise incontestablement le sujet technique, ils ont d’ailleurs placé la barre si haute que l’on espère que cela va motiver les autres développeurs d’atteindre le même niveau d’excellence, voire de le dépasser. Pour un premier jeu sur console, c’est très encourageant. Nul doute que leur prochaine production saura corriger ces points négatifs.


Pourquoi on aime Stellar Blade ?

On pourra dire ce que l’on voudra sur le jeu, mais une chose met tout le monde d’accord, c’est l’incroyable maîtrise dont fait preuve Shift Up. Le studio coréen, créé par l’artiste Hyung-tae Kim, après son départ de la Team Bloodlust de NC Soft, s’est fait remarquer pour deux jeux vidéo destinés aux mobiles. En effet, la Corée n’est pas un pays réputé pour créer des jeux vidéo pour les consoles, mais Shift Up a montré que le pays avait une carte à jouer et, en faisant preuve de persévérance et en ajustant ses choix, on peut parier que les prochains projets seront meilleurs. Alors oui, on a été dur sur certains aspects de Stellar Blade, tout en gardant en mémoire que c’est le premier gros jeu vidéo du studio. Si on s’est montré aussi strict, c’est parce que l’on avait de grandes attentes, mais aussi parce que l’on est convaincu que Shift Up a le et les talent(s) pour nous proposer un AAA qui mettra tout le monde d’accord. On le répète, ce « coup d’essai » est un coup de maître (avec ses défauts) : On a hâte de voir la suite…

« On est convaincu que Shift Up à le et les talent(s) pour nous proposer un AAA qui mettra tout le monde d’accord »

L’HISTOIRE : 4/5
IMAGE ET SON : 5/5
GAMEPLAY :4/5
L’AVIS GÉNÉRAL  : 4/5
[ LA NOTE : 17/20 ]

Pour en savoir plus, mate la vidéo de Stellar Blade

> Stellar Blade
un jeu Sony
sur PS5
déjà dispo.

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