En compagnie de Selene, on plonge dans une journée sans fin sur la planète Atropos dans une rogue-like des plus déstabilisants. On a testé Returnal sur PS5, voici le verdict...
Un jour sans fin très très lointain
Selene est une astronaute qui, à bord de son vaisseau de
la mission Astra, est attirée comme un aimant par le signal provenant de
l’Ombre blanche. Elle n’écoute pas sa raison, ni les avertissements de l’ordinateur
de bord et fonce tête baissée en direction de la planète Atropos où est
localisé le signal. Quand son vaisseau est frappé par la foudre, elle est
stoppée net et elle s’échoue sur cette planète hostile, colonisée par des
hordes de monstres extraterrestres. Ainsi commence son périple mortel, piégée
dans une boucle temporelle, elle va devoir survivre. À chaque réveil, elle
découvre que la planète a changé et qu’elle doit tout recommencer pour tenter de
progresser dans ce monde hostile. La technologie alien qu’elle va récolter
l’aidera à élaborer une nouvelle stratégie de survie, à moins que la clé du
mystère ne se trouve dans son passé. Cette expérience s’avère être une
véritable psychanalyse. En explorant la planète et en revivant ses souvenirs, elle
rassemble les pièces de sa mémoire oubliée…
L’HISTOIRE
Note 4/5
Les néons d’une nuit sonore
En bon astronaute qui
est animé par la soif de découvertes, on se fait un devoir d’explorer Atropos,
car la planète n’a rien à envier à celles qui ont donné ses lettres de noblesse
à la science-fiction. Les lieux sont sombres ce qui fait encore plus ressortir
les effets néon qui habillent chaque partie de la planète et qui accompagnent
les attaques des monstres. C’est beau et cela donne un vrai look au jeu.
Bien que l’atmosphère soit sombre, les textures ressortent et l’on contemple
avec admiration la combinaison de Selene qui apparait plus vraie que nature. Ce
sont ces petits riens qui font la force d’un jeu afin de contribuer à notre immersion.
Returnal a été soigné au niveau des graphismes, mais également au niveau
de l’audio. La musique et l’ambiance sonore jouent également ce rôle et, dans
le cas de Returnal, un soin particulier a été apporté au sound design.
Afin de profiter pleinement de la console et d’offrir une expérience unique, Housemarque
a travaillé en étroite collaboration avec Sony Interactive Entertainment et le
moins que l’on peut dire c’est que cela s’entend. On ne peut que recommander de
jouer avec le casque sur les oreilles afin de plonger pleinement dans le jeu.
En fait, le son 3D est un véritable atout puisqu’il crée une ambiance
sonore unique, mais surtout parce qu’il nous aide dans notre progression. En
fait, quand on joue avec le casque, on se rend compte que les sons sont aussi
indispensables que la carte affichée à l’écran. L’audio 3D permet de vraiment
localiser la provenance des bruits et donc anticiper les événements.
L’IMAGE ET LE SON
Note 5/5
Mourir n’est pas une fin
Pour une fois, il serait dommage de finir un jeu sans
mourir une seule fois puisque c’est sur cette spécificité que repose le
gameplay de Returnal. Mourir fait donc partie prenante de l’expérience,
c’est une chose qu’il faut garder en mémoire et ne pas se formaliser avec sous
peine de vite perdre ses nerfs et de lâcher l’affaire par frustration. Le but
du jeu, et la raison qui fait que Selene se relève toujours quand elle est
tombée au combat, est de briser la boucle dans laquelle elle est piégée et qui
la remmène sans cesse, inlassablement, au moment où elle s’est crashée sur la
planète Atropos, qui, au sens littéral, devient « ses » tombeaux. Donc,
il faut savoir que mourir, c’est tout perdre, donc recommencer à zéro, même
quand on s’était appliqué à bien se préparer pour affronter les boss.
Au fil de la boucle dans laquelle on est coincé, on va découvrir six biomes
différents qui sont générés de façon procédurale. C’est ainsi qu’à chaque fois
que Selene meurt et ressuscite, on se retrouve dans un endroit qu’on semble connaitre,
mais qui est assez différent pour perdre ses repères et nous obliger à rester
sur nos gardes. Il faut donc faire preuve d’adaptation surtout que l’on perd
tout son arsenal, à l’exception d’un seul pistolet qui devient vite notre
meilleur ami pour la vie, même si celle-ci peut être très courte. Il faudra
faire évoluer l’arme afin de bien s’équiper et de profiter du tir secondaire qu’on
finit par avoir à dispo. Pour les deux types d’arme, la gâchette adaptative
fait bien le job, car bien utilisée.
Chaque nouvelle chance qui est accordée à l’astronaute d’Astra est une façon de
plus d’élaborer une stratégie en récupérant les bonnes armes, en explorant les
lieux afin de mettre la main sur des reliques, des consommables et autres
récompenses distillés à travers les biomes. Il est donc primordial d’explorer
les lieux pour se sortir de ce marasme et avancer dans la résolution du mystère
Selene. Ensuite, il faudra jouer avec les bonus, les malus et la jauge d’adrénaline
qui accompagne la traditionnelle jauge de vie. L’adrénaline augmente à mesure
que l’on tue des ennemis. Une fois remplie à bloc, Selene sera plus puissante
et pourra prendre le dessus lors d’affrontements. Selene peut aussi compter sur
un petit coup d’accélérateur, un booste qui la rend invisible un court instant,
ce qui s’avère bien utile quand on est acculé par l’ennemi ou que l’on doit traverser
un faisceau mortel. Il faut une poignée d’heures pour comprendre, se
familiariser et maîtrise la mécanique du jeu, mais on n’est jamais à l’abri de
se faire tuer, ce qui est synonyme de retour à la case départ (oui, on en remet
une couche !).
LE GAMEPLAY
Note 4/5
Accepter de mourir est une leçon d’humilité
Selene n’avait rien demandé, surtout pas s’écraser sur
une planète extraterrestre et encore moins revivre à chacune de ses morts. Pour
ne pas se laisser déstabiliser par le côté rogue-like du jeu (surtout si on
n’est pas un habitué du genre), il faut bien comprendre que la mort n’est que
le début de l’aventure et que chaque résurrection est plus une renaissance et,
tel un nouveau-né, on revient à la vie sans (presque) rien. On l’a déjà dit,
mais il faut vraiment bien comprendre que ce concept peut être très frustrant,
surtout pour ceux qui s’appliquent à bien se préparer et qui, parfois bêtement,
par faute inattention ou à cause d’un niveau de difficulté trop élevé, vont
mourir. Ainsi, on comprend vite que le jeu ne peut s’adresser à tout le monde. Returnal
est une grosse production que Sony dégaine pour alimenter son line-up et offrir
une exclusivité aux possesseurs de PS5, mais il faut bien reconnaître que le
jeu ne peut pas être mis dans toutes les mains tant il est atypique et ne
répond pas aux critères du jeu familial. Il faudra attendre Ratchet
& Clank : Rift Apart, le 11 juin prochain, pour avoir un vrai
grand et bon jeu qui s’adresse à tous.
De plus, non content de lorgner du côté des rogue-like, Returnal est un
vrai bon jeu de tir à la troisième personne ce qui fait que son niveau de
difficulté est tel qu’il séduira les plus exigeants. Cela permet à Sony
d’offrir un titre à la hauteur des attentes de ces gamers et un titre singulier
à ceux qui aiment découvrir des titres qui se démarquent de la production
actuelle. Le jeu nous offre beaucoup d’action. Plus on avance, plus on explore
de biomes, plus la difficulté augmente et donne du fil à retordre et plus le
background de Selene est révélé au fil de séquences distillées au fil de
l’histoire. On a donc un titre complet, élitiste et séduisant, surtout au
niveau de la forme, le son (dans le sens large du terme) contribue pour
beaucoup dans notre immersion donc, forcément, conduit à apprécier encore plus
l’expérience.
L’AVIS GÉNÉRAL
Note 4/5
Pourquoi on aime le jeu : Comme on a pu le voir avec Astro’s Playroom, la PS5 propose des capacités jamais vues pour nous faire vraiment ressentir les jeux. On a souvent déploré que la plupart des productions déjà disponibles sur la console de Sony ne fassent pas appel (ou pas pleinement) aux capacités de la DualSense, mais là, on est servi ! Retour haptique et gâchettes adaptatives font vraiment le job et que dire de la 3D Audio ? C’est merveilleusement bien exploité (surtout avec le casque 3D Pulse) pour non seulement nous immerger dans le monde déstabilisant d’Atropos, mais aussi pour nous aider dans le jeu en nous permettant de nous baser sur l’ouïe pour gérer plus facilement progression et combats : ça devrait donner des idées (voire montrer la voie) aux développeurs pour en faire autant.
> Returnal
Un jeu Sony
Dispo sur PS5.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire