vendredi 13 octobre 2023

Le test de Assassin’s Creed Mirage sur PS5

Il y a quinze ans, quand sortait le tout premier Assassin’s Creed, Ubisoft nous ouvrait les portes d’un univers qui n’a cessé de se développer, de changer et d’enchaîner les opus (à la limite de la saturation) ce qui a contribué à étioler l’aura d’une saga qui, pourtant, a réécrit les codes des jeux d’action-aventure. Après une « longue » pause (une éternité dans l’espace-temps des Assassins) et un retour aux basiques qui ont fait la légende de la licence phare d’Ubisoft, on rejoint Basim (une vieille connaissance de Valhalla), dans ses jeunes années de voleur dans le Bagad du IXe siècle, pour découvrir son parcours qui va faire de lui un Maître Assassin. C’est avec un code fourni par l’éditeur que l’on a testé Assassin’s Creed Mirage sur PS5. Voici le verdict…

SOMMAIRE
1. L’histoire, la force des Assassins
2. Bagdad, un personnage à part entière
3. Retour en arrière pour un bond en avant
4. Une bonne expérience, malgré des couacs
5. Pourquoi on aime Assassin’s Creed Mirage ?

 

LE GRAND TEST DE ASSASSIN’S CREED MIRAGE SUR PS5

 

L’histoire, la force des Assassins

C’est dans les rues de Bagdad que le jeune Basim a appris à se débrouiller seul, à la suite de la mort de sa mère. Dans cette cité bouillonnante, il va passer son temps à chaparder et se faire une « réputation » afin d’attirer l’attention de ceux que l’on ne voit pas pour (qui sait un jour) devenir l’un d’entre-deux. Lorsqu’un contrat tourne mal, il voit son destin changer quand il est pris sous l’aile de Roshan, Maître Assassin à Alamut, qui va lui montrer les ficelles du métier et lui permettre de progresser et de parfaire son entraînement. Basim peut revenir à Bagdad où il va déployer ses talents d’infiltration et de parkour. C’est son histoire et son évolution qui servent de noyau à l’histoire de Assassin’s Creed Mirage.

« On a retrouvé les mêmes sensations que celles éprouvées lors de la découverte des aventures d’Altaïr en Terre Sainte »

Basim n’est pas un nouveau venu dans la chronologie de la saga, on l’a vu dans le précédent opus où son rôle, à la fin du jeu, était prépondérant. Autant dire que dès l’annonce du projet « Mirage » et l’annonce que le jeu serait centré sur Basim, on a tout de suite été enthousiasmé à l’idée d’en savoir plus sur le personnage et comment il est devenu un des Assassins les plus importants. Assassin’s Creed Mirage tient donc sa promesse de nous livrer l’histoire de Basim à travers un récit des plus prenants que l’on suit au fil du jeu, car oui, l’intrigue de ce nouvel Assassin’s Creed nous pique dès le début et nous donne envie d’en savoir plus, en découvrant les tenants et les aboutissants, et nous surprend quand on ne s’y attend pas. On a retrouvé les mêmes sensations que celles éprouvées lors de la découverte des aventures d’Altaïr en Terre Sainte. Quinze ans après ses débuts, la saga prouve qu’elle peut continuer à se renouveler, s’enrichir et nous captiver avec ses personnages forts, ses intrigues maîtrisées et ses décors à couper le souffle. Bagdad sert de cadre à l’histoire de Basim et par sa conception et son rendu graphique, la cité apparaît comme un personnage à part entière dans le jeu.

Bagdad, un personnage à part entière

S’il y a bien une chose sur laquelle tout le monde s’accorde, c’est que la vision de Bagdad par les développeurs d’Assassin’s Creed Mirage est magnifique au point d’en devenir sa force première. Le jeu n’est pas exempt de faiblesses, comme on le verra plus loin, mais il faut bien avouer que la création de la ville est, à elle seule, une prouesse technique. Le Bagdad de Mirage est une ville qui fourmille, qui vit, elle est riche dans son architecture, sa végétation, ses marchands, ses habitants, ses gardes. Elle est divisée en quartiers qui ont leur propre identité, ce qui contribue un peu plus à renforcer le sentiment de richesse que Bagdad a à offrir. Les développeurs ont réussi à la faire vivre, car elle est détaillée, dense avec ses nombreuses ruelles et ses toits que l’on va arpenter en long, en large, en travers et de haut en bas, ce qui est parfait pour s’entrainer aux joies du parkour, cette façon de se mouvoir qui donne une véritable chorégraphie aux déplacements de Basim. C’est quand on prend de la hauteur pour se synchroniser (un autre marqueur de la licence qui fait que l’on sait que l’on joue à Assassin’s Creed) que l’on prend conscience de l’étendue du terrain de jeu de Basim. Même s’il est bien moins grand que celui des trois dernières itérations, il n’en demeure pas moins généreux avec tout ce qu’il y a à découvrir au sein de la ville ronde et de ses alentours. C’est grâce au travail qu’ils ont fait avec les historiens que les développeurs ont reconstruit la ville le plus fidèlement possible : c’est tout l’art des développeurs d’Ubisoft, c’est leur touche qui fait que le résultat (pour cette partie-là) appelle au respect.

« On sent l’effort qui a été fait pour que la ville soit visuellement à la hauteur des consoles next gen et que leur puissance permette un rendu exceptionnel »

Une fois que le squelette de la ville a été créé et que les artistes du jeu vidéo lui ont donné vie, il fallait la magnifier et c’est là que direction artistique entre en jeu. On sent l’effort qui a été fait pour que la ville soit visuellement à la hauteur des consoles next gen et que leur puissance permette un rendu exceptionnel de la palette de couleurs, la lumière du désert si particulière, les textures si détaillées et le grain de l’image. Tout cela donne un style graphique unique et fait que l’on contemple les lieux avec fascination. On se prend aussi à flâner, juste par plaisir de découvrir les différents quartiers de Bagdad et de ses environs, le tout sur une musique aux sonorités arabes (signée Brendan Angelides) qui finit de parfaire le tableau. Mais autant de labeur pour obtenir un tel résultat artistique a un coût qui se répercute sur le rendu des visages des personnages qui n’est pas à la hauteur (surtout pour les PNJ) de ce que l’on pouvait attendre. Les mouvements ne sont pas aussi naturels que ça, surtout quand l’on se met à piquer un sprint et que l’on fend la foule, on retrouve des sensations agaçantes, comme lorsque l’on escalade un mur et que Basim fait un saut arrière sans raison. Ces points négatifs ne sont pas rédhibitoires et ne vont pas nous faire lancer notre DualSense sur l’écran de la télé, c’est juste dommage qu’un effort n’ait pas été fait pour rendre une copie à la qualité linéaire. Cette inégalité est aussi un des facteurs qui empêche de pleinement s’immerger dans le jeu : C’est dommage, car la proposition graphique est très bonne dans son ensemble et que les cinématiques rattrapent le tout et nous remettent vite dans le bain.

Retour en arrière pour un bond en avant

Si on parle de retour aux sources pour ce Mirage, c’est que les trois derniers titres sortis (Origins, Odyssey et Valhalla) avaient glissé, au niveau du gameplay, vers le RPG et offraient un open world très, très, vaste, ce qui tranchait avec ce qu’avait été la saga. Ici, Ubisoft a repris les codes qui ont forgé la légende Assassin’s Creed pour baser son nouveau titre sur le triptyque de fondamentaux, à savoir l’exploration, l’infiltration et l’assassinat. Ainsi, dès les premières heures du jeu, on a l’impression d’être revenu à l’époque d’Ezio. Ce revirement de situation, cette remise sur les bonnes voies de la saga étaient une volonté de redorer le blason, puisque son aura s’est peu à peu étiolée et comme Ubisoft est bien décidé à nous livrer encore plein d’aventures AC, tout du moins, il y a beaucoup de projets en développement, il fallait redresser la barre. On retrouve donc ce qui a fait le succès des Assassin’s Creed, on se régale à parkourir la ville grâce à l’agilité dont fait preuve Basim.

Le parkour de Basim nous montre que c’est un roi de la voltige et qu’il n’a pas son pareil pour défier les lois de l’apesanteur. C’est vrai que certaines de ses acrobaties manquent de réalisme (comme lorsqu’il marche sur une corde qui réagit plus comme une barre de fer que comme une corde), mais c’est toujours agréable de se mouvoir de cette façon, surtout dans une zone ouverte plus resserrée que ce que l’on a pu avoir ces dernières années dans AC. Bagdad semble plus dense, plus riche en contenu et comme les temps de chargements ont disparu grâce au SSD, c’est une véritable partie de plaisir que d’explorer les lieux, même si les couacs de l’IA font également leur retour. C’est vrai qu’on espérait que les défauts à ce niveau avaient été corrigés, mais ce n’est pas le cas, il faut donc faire avec.

« La façon de se mouvoir de Basim donne une véritable chorégraphie à ses déplacements »

Comme on va le voir plus loin avec le combat dans ACM, le jeu requiert que l’on devienne un as de l’infiltration, c’est la seule méthode à employer pour avancer, il faut donc trouver une façon (et il y en a plusieurs) de s’infiltrer dans les zones interdites où les gardes quadrillent le moindre espace. Le plus souvent, il faudra avancer en se débarrassant des gardes, un à un, mais aussi on pourra découvrir un passage secret ou récupérer une clé qui permettra d’avancer plus facilement. Si on prend son temps d’observer les lieux et d’analyser la situation, on arrive à s’en sortir sans se faire remarquer et donc en évitant les combats.

Un voleur reste un voleur, même quand Basim enfile son costume d’Assassin, il s’adonne à ces petits larcins pour récupérer sur les bagdadiens des jetons qui seront utiles pour se payer toutes sortes de services dans l’aventure (comme s’acheter une bonne réputation) ou obtenir des quêtes annexes (les contrats de confrérie). D’une manière générale, le jeu offre une pléiade d’activité à faire pour collectionner toutes sortes d’objets (comme les pages de codex qui livrent des informations intéressantes). Le gameplay du jeu ne manque pas de nouveautés, ou de mécaniques qui refont surface, comme le niveau de « notoriété » qui rend la vie plus dure quand on fait des faux pas, car il fait de toi un paria quand tu atteins le niveau 3 et que tu ne peux plus passer inaperçu. Il faut faire baisser cette notoriété afin de vaquer à nouveau à ses occupations.

« D’une manière générale, le jeu offre une pléiade d’activité à faire pour collectionner toutes sortes d’objets »

Pour ceux qui veulent aller vite ou ceux qui ont besoin d’un coup de pouce, car ils se sentent déboussolés et qu’ils ne savent pas quoi faire, Assassin’s Creed Mirage propose une option bien pratique. Basim peut activer sa Vision d’aigle et ainsi localiser les trésors, les lieux à visiter ou son prochain objectif, c’est idéal pour ne pas perdre son temps. C’est un bon complément d’Enkidou, le faucon de Basim, qui peut s’envoler et donner une vision globale de la zone afin de faciliter le repérage ou pour localiser ce que l’on cherche ou de marquer une cible. Dans le même ordre d’idée, le voyage rapide avec les points stratégiques que l’on débloque via les synchronisations et les déplacements à dos de dromadaire ou à cheval combleront ceux qui préfèrent se téléporter à flâner. Il en est de même avec la progression du personnage. Basim évolue au fil de l’histoire, on n’a pas à se soucier de récupérer de l’XP, il n’y en a pas. Le seul reste de RPG c’est un arbre de compétences lite qui permet d’améliorer Enkidou, les objets et de renforcer ses aptitudes d’Assassin, rien de plus. On le constate, Ubisoft a insufflé à Mirage tout un tas de fonctions et d’outils qui permettent d’adapter le jeu à son propre style et à son niveau : on ne peut pas faire plus appréciable.

Une bonne expérience, malgré des couacs

En revenant à la formule qui a fait son succès, la saga s’enrichit d’une nouvelle histoire et d’un nouvel Assassin qui n’a pas à rougir de la comparaison avec Altaïr, Ezio, Connor, Arno, Alexios ou encore Evior. Tout comme ses prédécesseurs, Basim est charismatique et porte divinement bien la tenue d’Assassin. En testant Assassin’s Creed Mirage, on a retrouvé les sensations qui nous ont toujours fait aimer la saga, dès les premiers jeux, avec son histoire prenante que l’on suit pour connaître le dénouement. On a pris un véritable plaisir à mener l’enquête pour trouver les indices qui nous ont permis de démasquer les quatre membres de l’Ordre des Anciens (qui veulent mettre la main sur Bagdad et imposer leur vision) afin d’échafauder un plan pour les assassiner. On a retrouvé les éléments spécifiques à la saga qui ont contribué à sa renommée avec une ville plus vraie que nature, la beauté des paysages, le parkour comme façon unique de se mouvoir et l’infiltration comme credo. Oui, il faudra vite oublier les affrontements frontaux, car démesurément inégaux (merci l’IA). Si le système de combat repose sur l’esquive, la parade et l’attaque, ça n’a rien de nouveau et on préfère vite opter pour l’option fuite ou tout simplement jouer la carte de l’infiltration à fond, plutôt que de plonger dans des combats perdus d’avance.

« Et si la solution pour renouveler la saga était de faire un reboot du premier titre avec les avancées technologiques qu’offrent les consoles next gen afin des gommer les imperfections de la saga ? »

On le sait, depuis le premier opus, la saga souffle le chaud et le froid et est inégale dans son ensemble avec une multitude de petits défauts qui malmènent notre immersion dans le lore pourtant si riche, si séduisant et parce que le jeu est beau visuellement parlant. C’est une chose que l’on regrette puisque l’on ne demande qu’à être étonné pour continuer à découvrir chaque nouvelle histoire et que pour passer à la prochaine aventure, mieux vaut rester sur une bonne note, qu’une note en demi-teinte. Car, oui, il y a des faiblesses dans Mirage, à commencer par les ratés de l’IA ou les petits bugs (peu nombreux, mais pas inexistants) et la modélisation des PNJ qui malheureusement n’a pas un rendu actuel et on passera sur les manques de précision des mouvements de Basim. Mis bout à bout, ces petits défauts ont la particularité de nous sortir de notre immersion, dommage pour un jeu qui repose sur l’infiltration. Pourtant, malgré cela (et c’est parce qu’on a une grande affection pour la saga qu’on se montre pointilleux sur les détails) on a pris beaucoup de plaisir à découvrir cette production du jeune studio bordelais d’Ubisoft qui, à la base devait être un DLC de Valhalla et qui s’est transformé en un jeu à part entière. Et puis, on ne peut éluder le prix, vendu de base 50€ (on peut même le trouver à 37€ chez certaines enseignes), un prix plus qu’abordable, qui  devrait pousser un bon nombre de déçus à redonner une chance aux Assassins. Ils peuvent y aller sereinement, ils vont retrouver tout ce qu’ils ont aimé dans la saga.

Pourquoi on aime Assassin’s Creed Mirage ?

On aime quand les jeux vidéo se plient en quatre pour que le gamer puisse prendre plaisir à jouer et à ne pas souffrir d’un gameplay trop rigide, trop difficile ou, inversement, que la partie soit trop du gâteau. En d’autres termes, on aime quand on peut adapter le jeu à sa façon de jouer. Du côté de Assassin’s Creed Mirage ça se caractérise par un certain nombre d’éléments qui sont affichés à l’écran… ou pas, c’est comme tu le sens. En effet, tu vas pouvoir personnaliser tout ça dès le début et affiner tes choix quand tu auras pris tes marques en faisant tes premiers pas dans Bagdad. Ces ajustements te permettront de supprimer (ou d’ajouter) des indications qui polluent (ou manque) à l’écran. Faire tout disparaître peut aussi faire augmenter le niveau de challenge du jeu, ce qui est un bon complément aux trois niveaux de difficulté que le jeu propose. Il faut donc prendre le temps de choisir ce que l’on veut voir s’afficher pour faciliter le jeu (et la façon dont cela s’affiche), comme la boussole, l’indication des emplacements des coffres, le mini journal de quête, la réticule de visée, le verrouillage des cibles ou encore l’avertissement d’attaque. Il n’y aura pas de bon ou de mauvais choix, Ubisoft nous offre simplement la possibilité de choisir si on veut que le gameplay soit plus ou moins facile. Si on aime être pris par la main, on sera servi, car le nombre d’option ne manque pas. Au contraire, si on veut augmenter la durée de vie du jeu, on supprimera toutes indications et on se débrouillera seul. On aime quand un jeu offre ce genre de liberté.

L’HISTOIRE : 5/5
IMAGE ET SON : 5/5
GAMEPLAY :4/5
L’AVIS GÉNÉRAL  : 4/5
[ LA NOTE : 18/20 ]

Pour en savoir plus, mate la vidéo d'Assassin's Creed Mirage

> Assassin's Creed Mirage
un jeu Ubisoft
sur PS5, PS4
Xbox One, Xbox Series et PC
déjà dispo.

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