vendredi 7 avril 2023

Le test de Resident Evil 4 sur PS5

Dans la saga Resident Evil, pour la majorité des gamers, Resident Evil 4 est la référence, le jeu incontournable. Il est celui qui a réinventé la franchise et qui a inspiré les opus suivants. Autant dire que le remake 2023 de Capcom était attendu au tournant. C'est ainsi que l'on reprend du service aux côtés de Léon, parti se faire une virée, bien malgré lui, en Espagne, pour sauver la fille du Président des États-Unis. La mission de sauvetage tourne au cauchemar, comme on a pu le constater en testant Resident Evil 4 sur PS5 avec un code fourni par l'éditeur. Voici notre verdict…

LE GRAND TEST DE RESIDENT EVIL 4 SUR PS5

 

Changement de décor

La dernière fois que l’on avait vu Leon Kennedy, c’était au commissariat de Raccoon City où il avait donné de sa personne pour survivre face à des hordes de zombies. Six ans après, on le retrouve au service du Président des États-Unis. Il a pris de la bouteille et il n’est plus le même homme. Pourtant, son passé va le rattraper quand Ashley Graham, la fille du président américain est portée disparue. Leon est mandaté pour pister la jeune fille et c’est dans un petit village espagnol qu’elle a été signalée. Leon se rend sur place où il est témoin de la folie qui se propage au sein des villageois. Il replonge dans l’horreur et va découvrir que la région est sous l’emprise de Los Iluminados, une secte religieuse bien étrange qui vénère un parasite… C’est avec plaisir que l’on retrouve Leon Kennedy dans cette nouvelle aventure Resident Evil qui nous fait voyager en Espagne, dans un village qui n’a rien à envier à celui de Resident Evil Village.

« Leon est rattrapé par son passé quand il se rend en Espagne pour sauver la fille du président des États-Unis »

C’est en 2005 que Resident Evil 4 a marqué les esprits et les gamers puisque beaucoup le considèrent comme le meilleur de tous les jeux de la franchise. Parce que la saga a toujours le vent en poupe (en quatre ans Capcom a sorti les remakes de Resident Evil 2 et Resident Evil 3 et un opus inédit en la personne de Resident Evil Village), l’éditeur nippon se devait de continuer de poursuivre sur cette voie et c’est donc au tour du numéro quatre de se payer un lifting des plus réussis. Il faut bien comprendre que Capcom s’est appliqué à faire une relecture du titre de façon à le remettre aux goûts du jour pour passionner le plus grand nombre (lire plus bas « Pourquoi on aime RE4 »). On plonge donc dans cette histoire divisée en plusieurs chapitres qui rythment une intrigue des plus prenantes avec une palette de personnages qui vont croiser la route de Leon. Une mention particulière pour le retour d’Ada Wong qu’on avait laissée pour morte à la suite de la destruction du labo souterrain d’Umbrella à Raccoon City. Elle fait un retour remarqué et apprécié, même si toutefois pas assez exploité à notre goût. À moins que Capcom nous réserve un DLC dans les prochains mois, on croise les doigts.

Et le RE Engine a encore frappé !

C’est avec l’image et le son que le remake de Resident Evil 4 prend tout son sens. Le titre original datant de 2005, il y a du progrès qui a été fait en matière de technologie et quand on s’attaque à un remake, c’est pour que le résultat soit non seulement bien au-dessus du titre original, mais qu’il réponde aux critères actuels. Les développeurs se sont appuyés sur les bases du jeu pour les retravailler et remodeler certains aspects afin de tirer le meilleur et d’offrir un résultat qui en jette à l'écran. Ils ont eu à dispo le RE Engine pour réaliser tous leurs souhaits et il est clair que sans lui, Resident Evil 4 n’aurait pas réussi sa mue vers les consoles actuelles. Un survival horror ne peut que fonctionner que si le jeu propose une ambiance oppressante, qui met mal à l’aise et qui va peu à peu nous immerger au cœur du jeu, au cœur de l’horreur.

C’est précisément ce que l’on ressent avec le remake de RE4 et les différents lieux que l’on « visite ». Entre éclairage et obscurité, le RE Engine, le moteur de jeu de Capcom, montre (une fois de plus) toute sa puissance. On sait de quoi il est capable, car chacune de ses utilisations pour les titres de Capcom a été couronnée de succès (De Resident Evil 7 à Village en passant par Devil May Cry 5 et Monster Hunter Rise). Ici, il prouve à nouveau que c’est une force pour Capcom, car il sublime chacun des environnements (du village moyenâgeux au château, sans oublier le complexe militaire et le laboratoire high tech). Le travail accompli sur les lumières s’adapte à chaque environnement, c’est d’autant plus important que les différents endroits sont fournis en détail et si ce n’est pas correctement mis en lumière, ça gâche le rendu et donc l’immersion. Fort heureusement, ici, ce qui n’est pas le cas.

« Les développeurs ont eu à dispo le RE Engine pour réaliser tous leurs souhaits ! »

Il convient d’apporter un bémol, car parfois le moteur se montre trop lumineux quand il ne devrait pas, ce qui nous sort un peu de l’ambiance. On note aussi certains environnements qui manquent d’éclat et qui ne sont pas assez travaillés, mais ça reste une goutte d’eau à côté du reste qui en jette. Il fallait bien pinailler pour ne pas se montrer trop dithyrambique. Si la lumière brille par son rendu, l’ombre joue parfaitement son rôle pour finir de rendre l’ambiance pesante, glauque et malsaine (avec les effets de sang en plus) et pour dissimuler une menace à chaque recoin. C’est le contraste entre la lumière et l’ombre qui magnifie le titre.

Du côté des personnages, il n’y a rien à dire sauf que la modélisation est bluffante, même si les cheveux de Leon restent un peu trop en place, même au cœur des affrontements les plus coriaces, mais on oublie vite ce détail quand on s’arrête sur les expressions faciales qui donnent une âme à chaque personnage. Du côté du son, le travail est tel que le réalisme du jeu passe par cette ambiance sonore résolument moderne, avec ses bruits de nature plus vrais que nature, les cris des ennemis omniprésents qui glacent le sang et le bruitage des armes d’un réalisme sans nom. Le sound design est si bien soigné que sans lui notre immersion n’aurait pas été la même.

Un survival horror avec une bonne dose d’action

L'un des aspects que l'on a particulièrement apprécié dans cet opus de Resident Evil c'est la partie exploration des différentes zones du jeu qui propose des environnements différents, même s'il y a une cohérence graphique des plus appréciables. Que ce soit le village, le château, le lac, il ne faut pas négliger l'exploration de ces zones vastes, car elles regorgent de ressources, d'objets de craft et de trésors qui s’avèrent utiles pour faciliter notre progression dans l'aventure. Si on veut améliorer son personnage, ses armes (ce qui est plus que recommandable) et faire le plein d'argent, c'est un aspect qu'il ne faut surtout pas négliger. Il ne faut pas hésiter à revenir en arrière revisiter des lieux, de cette manière, on peut multiplier ses visites auprès du marchand afin de faire le plein et se blinder pour la suite de l'aventure. D'habitude, on n'est pas trop fan des quêtes secondaires, mais ici l'ambiance donne envie de faire durer le plaisir donc on s'est appliqué à faire ces missions et il y a de quoi faire, car le jeu est très généreux en contenu et en récompenses.

Qui dit multiplication des armes et des ressources, dit avoir un inventaire digne de ce nom. Léon ne se déplace jamais sans sa mallette (digne d'un tueur à gages). Cette mallette est divisée en compartiments dans la pure tradition de la saga, ce qui veut dire, qu'à un moment ou à un autre, il va falloir faire des choix. Il est donc important de l'améliorer dès que l'on peut, d'où la nécessité de multiplier les ressources et de ne pas hésiter à l’orner de porte-clés qui octroient des bonus bien utiles pour faciliter notre run.

« À mesure que l’on progresse dans le jeu, le gameplay devient plus axé sur l’action »

Sur PS5, on a la chance de pouvoir bénéficier de la DualSense, la manette sans fil qui offre une expérience qui se ressent au bout de ses doigts puisque les vibrations de la manette permettent de ressentir quand le personnage court ou qu’il marche dans l'eau, quant aux retours haptiques, ils s'adaptent selon l'arme que l'on utilise. Ces plus, que la DualSense apporte, sont autant d'atouts pour nous immerger un peu plus dans le jeu.

Tout au long du jeu, le gameplay va évoluer pour passer du classique de Resident Evil à de plus en plus d'action à mesure que l'on progresse. Alors oui, on retrouve les bases avec des ennemis qui vont se dresser sur notre route. Comme d'habitude, il faut se montrer précis (comme un sniper) dans ses tirs. Comme on a un arsenal bien fourni d'armes en tous genres, qui augmente à mesure que l'on progresse, on trouve notre bonheur entre les traditionnels fusils, les armes de poing, mitraillettes et lance-roquettes. Il faut aussi savoir jouer avec l'environnement pour ralentir, voire carboniser ses ennemis et puis il y a le cas du couteau.

Il faut être radin avec ses munitions, car pour ce quatrième opus (comme pour les précédents) elles sont comptées. Ces ressources, plus précieuses que de l'or en barre, sont vitales pour survivre aux attaques des hordes d'ennemis et, parfois, ils sont vraiment très nombreux. Mais il y a une solution de substitution qui va plaire aux adeptes des combats rapprochés. Le couteau et son utilisation ont été retravaillés pour cet opus de façon à en faire une arme à part entière et pas seulement notre seul rempart entre nous et la mort quand on est à court de balle. Alors oui, il peut parer les attaques (même celles de la tronçonneuse), mais il permet d'établir une stratégie pour rester discret tout en étant létal, car on peut cibler des zones précises de son adversaire pour le mettre à genou et lui asséner le coup fatal. En contrepartie, une jauge d'usure a été ajoutée ce qui implique qu'on doit le réparer régulièrement, si on ne veut pas se retrouver désarmé face à son adversaire.

« Garder Ashley près de soi et ses ennemis très loin de soi ! »

Bien que le jeu soit tourné plus action, du fait que Léon a une formation militaire, il reste que le beau gosse à la chevelure irréprochable est un peu trop lourdaud dans sa façon de se mouvoir. Le déplacement du personnage manque terriblement (suivant les critères actuels) de maniabilité et de fluidité. Pour rester dans la lourdeur, il y a le cas d’Ashley qui nous colle (trop) comme notre ombre, mais par rapport au jeu original, les développeurs ont atténué cet aspect. Cependant, on a aimé le fait que les ennemis s'en prennent à elle quand on la délaisse un peu et qu'on s'éloigne d'elle, ça nous rappelle qu'on est là pour la sauver. D’une manière générale, on a trouvé que les ennemis étaient plus intelligents que d'habitude, ce qui demande une attention particulière pour ne pas se faire repérer et pour qu’ils n’alertent pas le reste de la meute : ça donner une bonne dose de challenge.

Et on arrive encore à être bluffé !

Les vétérans du jeu vidéo vont se régaler et plonger dans cette relecture du classique de la saga en version modernisée, car elle a su s'adapter au goût de l'époque. Pour faire simple, s'il n'y avait pas la rigidité de Léon dans ses déplacements, on aurait l'impression de jouer à un « nouveau » jeu et non pas à un remake. Il faut bien concéder que le matériel de base était de bonne facture, néanmoins les développeurs sont sortis de leur zone de confort avec un résultat des plus bluffants qui ne nous a pas déçus et nous a offert une expérience comme on les aime, avec une bonne dose d'action en plus. Malgré le côté ennuyeux d'Ashley, qui nous colle un peu trop à certains moments de l'histoire, l’intrigue nous a happés pour mieux nous plonger dans l'horreur avec certaines scènes qui ont été rallongées, retravaillées, remontées afin que le résultat ait plus d'impact. Et puis la beauté des environnements, le détail de certaines textures, l’ambiance qui est faite pour nous faire flipper, contribuent à nous achever, car on est complétement séduit : c’est tout simplement grandiose.

« Ce remake est à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre »

Globalement très propre et joli, même s'il y a quelques ratés au niveau des textures, on a été bluffé par ce remake qui est à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre, à la hauteur de l’idée que l’on s’en faisait. On peut même monter d’un cran le curseur, car à plusieurs reprises on s'est étonné de ce que l'on voie à l'écran. Avec RE4, on côtoie le très bon, ce qui fait que l'on s'attarde sur les détails (ok ça nous donne aussi l'occasion de reprendre son souffle quand l'action est trop intense), mais aussi le moins bon qui nous fait sortir du jeu un bref instant. On n’a pas pu s'empêcher de le comparer avec ses prédécesseurs et si le remake de RE2 nous avait comblés, avec RE4 on est sur un niveau supérieur avec la variété des ennemis, qui est des plus appréciables, sans compter qu’ils sont plus coriaces, plus intelligents et qu'ils nous posent des problèmes. Ça apporte du challenge et ça fait que la route n'est pas un long fleuve tranquille.

Pourquoi on aime Resident Evil 4 ?

Avec le remake d'un des opus les plus appréciés de la saga Resident Evil, on a voulu pointer l'incroyable travail que les développeurs ont fait pour donner une nouvelle vie à un titre qui a fait ses preuves et qui n'avait plus rien à prouver, sauf voir s'il était capable, plus de 20 ans après, de conquérir les nouvelles générations, ou ceux qui étaient passés volontairement ou non à côté de la sortie originale. C'est bien là tout l’attrait d'un remake, c'est donner la possibilité d'offrir au plus grand nombre de jouer à un jeu culte et ce de la meilleure des façons, car oui Resident Evil 4 est tout simplement beau ! Il faut bien avouer que depuis 2015 Capcom met les moyens pour soigner ces remakes, qu'ils soient dignes de ce nom et qu’ils ne fassent pas figure d’une simple remise à jour du jeu. Titre après titre, le travail des développeurs est de plus en plus impressionnant. Ici, on parle de relecture de RE4 qui a été retravaillé graphiquement, mais aussi au niveau de la mise en scène ou encore en retravaillant certains aspects du gameplay.

Les précédents remakes de Resident Evil ont été accueillis avec plus ou moins de ferveur, ils ont fait de nouveaux adeptes, mais aussi des déçus, mais fort est de constater que la flamme est toujours aussi vive et que cette quatrième itération était (très) attendue et n'a pas déçu. Remake après remake, les gamers sont de plus en plus nombreux à replonger dans l'horreur de la saga Resident Evil et on ne peut que saluer cette tendance. Dans ces conditions, on verrait mal Capcom s'arrêter en si bon chemin et on attend donc avec impatience le remake de Resident Evil 5, notre préféré pour ne rien cacher, afin de retrouver le duo de Chris Redfield et Sheva Alomar dans leur aventure localisée dans le village africain de Kijuju où un virus mutagène a fait des ravages auprès de la population : tout un programme !

Mate la bande-annonce de lancement de Resident Evil 4 :

L’HISTOIRE : 4/5
IMAGE ET SON : 5/5
GAMEPLAY :4/5
L’AVIS GÉNÉRAL  : 5/5

[LA NOTE : 18/20 ]

> Resident Evil 4
un jeu Capcom sur PS5, PS4
Xbox Series X|S et PC
déjà dispo.

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