Une quête perdue d’avance ?
Avant de fouler les terres du royaume
nordique de Boletaria, il convient d’en connaître l’histoire de Demon’s
Souls pour être prêt à affronter la brutalité d’un monde qui ne te fera pas
de cadeaux. Un monde peuplé de démons qui n’attendent
qu’une chose, se repaitre des âmes de chevaliers assez fous pour venir explorer
cette contrée. En son temps, Boletaria était le repère de preux chevaliers
jusqu’à ce que le souverain, avide de pouvoir, mis la main sur d’anciens
arts de l'âme ce qui réveilla l’Ancien, un démon ancestral. Dès lors, les
chevaliers tombés au combat, devenus fous, s’en prennent aux valeurs qui
veulent sauver le monde. À vouloir affronter les démons de Boletaria, ne
sont-ils pas aussi fous que ceux qu’ils vont combattre ? Mais ne faut-il
pas avoir perdu la tête pour décrocher le titre de Fléau des démons et purger
Boletaria de l’emprise de l’Ancien ? Pour en voir la réponse, tu vas
devoir te lancer cœur et âme dans cette quête qui sera, sans aucun doute, des
plus éprouvantes.
L’HISTOIRE
Note 4/5
C’est froid, c’est sombre, mais que c’est beau !
Déjà, en 2009 sur PS3, Demon’s Souls avait suscité une chaîne
de réactions louant son atmosphère singulière, glaçante et impitoyable. Le jeu
ne cherchait pas à être un chef-d’œuvre graphiquement, mais les décors et le
caractère sombre (au propre comme au figuré) de l’univers suffisait à nous
accrocher. Immergé dans un monde de désolation, on s’aventurait tant bien que
mal dans l’aventure. Onze ans plus tard, on était en droit de se demander si le
remake allait être à la hauteur et la réponse est oui. Le titre exploite la
puissance des ressources de la PS5 pour offrir ce qui se fait de mieux sur
console en matière de graphisme et ce sans jamais impacter la fluidité du jeu.
Afin de profiter au maximum des capacités du soft, Demon’s Souls propose
soit le « Mode Performances » avec sa 4K dynamique, 60 images par
seconde, ou un « Mode Cinématiques » avec sa 4K native, 30 images par
seconde. À chacun d’opter pour ce qui lui convient le mieux, de toute façon, la
qualité graphique est telle que tout le monde s’émerveillera de ce qu’il voit.
C’est un véritable travail d’orfèvrerie que les développeurs ont fait pour
faire renaître le jeu et pour qu’il soit encore plus beau qu’à ses débuts.
Chaque détail, cadavre, montre et autres éléments du décor ont été bichonnés
afin qu’ils apparaissent sous leur meilleur jour. Si Demon’s Souls met
le trouillomètre à zéro et rendra cardiaque les plus retors, c’est en grande
partie grâce à son aspect visuel. Cette mise dans l’ambiance passe par l’image,
mais aussi par le son et grâce l’audio 3D qu’offre la PS5, on découvre le jeu
sous une autre oreille. La retranscription des bruits (jusqu’au moindre
souffle) est tellement réaliste que l’on peut localiser la prochaine menace
rien qu’en prêtant l’oreille. Nul doute que beaucoup réchapperont de quelques
morts simplement parce qu’ils auront su tendre l’oreille.
L’IMAGE ET LE SON
Note 5/5
La quête des âmes perdues
En bon RPG, Demon’s Souls commence par la customisation de
ton personnage et la sélection de ta classe (au nombre de dix : Chevalier, Soldat, Chevalier du Temple,
Chasseur, Voleur, Rôdeur, Barbare, Magicien, Noble, Prêtre). Chacune a ses
propres caractéristiques de base et bien que le jeu semble rigide, rien ne
t’empêche de moduler ton personnage en fonction de ton jeu. Tu auras besoin de
points pour monter les niveaux et ajouter des compétences, les points s’acquièrent
en échange d’âmes. Dans le même ordre d’idées, l’exploration est assez libre,
tu n’es pas obligé de suivre un chemin qui semble tout tracé.
La carte est
articulée autour d’un hub qui donne accès à cinq régions, subdivisées
elles-mêmes en zone. Libre à toi d’explorer les zones selon ton niveau ou tes
envies. C’est une façon de ne pas s’entêter quand on est bloqué et qu’on ne
peut plus avancer. Parfois, changer d’air permet d’y voir plus clair et de
gagner en puissance ou de trouver de l’équipement adéquat.
Et puis tu devras te frotter aux boss sur lesquels on retient sa respiration
pour ne pas flancher. Dans ces affrontements qui mettront tes nerfs à rude
épreuve, il faudra faire preuve d’une endurance digne d’un sportif de haut
niveau et d’un sens aigu de l’observation. En étudiant bien ton adversaire (en
prenant garde de ne pas succomber en un coup fatal) tu sauras trouver la faille
dans la mécanique de ses mouvements. Oui, dit comme ça, ça semble simple, mais
dans le feu de l’action la tension du combat te fera perdre tes moyens. Tu
devras certainement recommencer, recommencer encore et rerecommencer pour
arriver à la victoire, qui sera autant libératoire que satisfaisante.
Ta quête a démarré, à toi de te lancer dans l’enfer du jeu et tout faire pour
ne pas mourir et survivre à Boletaria. La base du gameplay maîtrisé de Demon’s
Souls est de faire preuve d’une bonne gestion de sa jauge d’endurance (ce
qui te permet d’enchaîner différentes actions), savoir esquiver en toutes
circonstances, devenir un expert du contre maîtrisé, d’avoir un sens de
l’observation aiguisé et, peut-être la chose la plus importante (voire plus bas
« Pourquoi on aime le jeu »), apprendre de ses erreurs.
Parce que Demon’s Souls est un jeu difficile, un peu d’aide n’est pas de
refus. Ainsi, le Multi permet de recevoir de l’aide en les invoquant jusqu’à 6
joueurs. La communauté met ses connaissances en commun avec un système de taches
de sang au sol pour nous avertir d’un danger approchant. Si tu fais preuve de
charité, tu pourras aussi prévenir les autres joueurs des dangers que tu
rencontres en laissant, à ton tour un message, via ce système de taches.
Le gameplay était déjà solide à l’époque, on constate qu’il est toujours aussi
efficace. Côté améliorations, l’interface a été retravaillée pour offrir une
meilleure ergonomie, l’inventaire a été repensé et il n’est plus limité, ainsi,
cela n’a plus d’impact sur sa façon de se mouvoir puisque les objets sont
envoyés directement dans la réserve et ne t’alourdissent plus. Ce sont les
bases du jeu, à toi de faire preuve de maîtrise et de sang-froid pour venir à
bout du remake de Demon’s Souls.
LE GAMEPLAY
Note 5/5
L’AVIS GÉNÉRAL
Le royaume nordique de Boletaria renaît de ces cendres avec ce remake
qui reprend tout à zéro pour offrir un titre taillé pour la PS5. Cette refonte
permet à Demon’s Souls d’être à la hauteur des capacités graphiques de
la console. Cette renaissance est une aubaine pour la nouvelle génération de
gamers de découvrir, de la meilleure des façons, un titre culte qui a inspiré
tant d’autres. Pour ceux qui ont connu la première mouture sortie en 2009,
c’est l’occasion de replonger dans l’horreur à l’état brut et de prendre une
claque en se disant qu’avec des outils dernier cri on peut faire des miracles
et l’on peut étonner, même les plus sceptiques.
Le remake de Demon’s Souls en fait un jeu résolument moderne, à tel
point que l’on pourrait presque dire que c’est un reboot. Il y a dix ans, le
jeu avait mis critiques et joueurs à genoux tant il était réussi, c’est
pourquoi l’annonce du remake avait de quoi nous laisser dubitatifs. On garde
toujours un regard bienveillant sur les jeux que l’on a aimés. Plus les années
passent, plus on garde une vision d’ensemble positive sur ces coups de cœur,
mais c’est avec le regard de l’époque. Dix ans après, une PS4 passée par là,
une bonne poignée de « Like » qui lui ont emboîté le pas et ce remake
annoncé sur la PS5 (vierge de toutes comparaisons), nos attentes étaient aussi
hautes qu’exigeantes. On n’a pas été déçu, on s’est pris une belle claque,
visuelle, sonore et une bonne dose d’adrénaline. En reprenant les bases solides
du titre original et en les transposant dans le cadre technique des capacités
de la PS5, Demon’s Souls traverse les années sans encombre et sans
souffrir des évolutions techniques des consoles. En fait, si on ne nous avait
pas dit qu’il s’agissait d’un remake, le jeu aurait très bien pu passer pour
une nouveauté AAA.
Note 5/5
Pourquoi on aime le jeu ?
Pour son exigence hors normes qui en fait un jeu difficile et qui, forcément, ne s’adressera pas à tout le monde. Parce que l’on meurt souvent et la plupart du temps bêtement, les victoires n’en sont plus que savoureuses. C’est peut-être ce qui explique qu’autant de joueurs en redemandent et ne gardent que le bon côté de l’expérience, en oubliant qu’ils en ont franchement bavé pour y arriver. Après tout, mourir et repartir à la conquête de ses âmes perdues est un challenge qui demande qu’on redouble d’attention. Y parvenir, est la preuve qu’on a appris de ces erreurs. En fait, chaque victoire n’est pas gratuite, elle est le fruit d’un travail acharné pour donner le meilleur de soi-même : Dans Demon’s Souls, la victoire n’est pas facile, mais c’est pour cela qu’elle est si belle.
Demon's Souls
Un jeu Sony sur PS5
Déjà dispo
[Note de la rédac’ : 19/20]
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